Les tertres à Chartres : une balade entre deux mondes
Le tertre chartrain : un passage entre ville basse et ville haute
Quand on parle de « tertre », la plupart pensent aussitôt à Paris, Montmartre et à sa fameuse place perchée sur la butte. Mais ici, à Chartres, les tertres sont tout autre chose. Dites ce mot à un Chartrain, et vous verrez son esprit descendre et remonter aussitôt les rues de la ville. Car chez nous, un tertre, c’est une montée. Une de celles qui relient la ville basse, au bord de l’Eure, à la ville haute, dominée par la cathédrale.
Et d’ailleurs, qui a dit que la Beauce était plate ? Il suffit d’un détour par Chartres pour se rendre compte qu’on est sur un plateau… avec des vallées creusées par le temps et par la rivière. En bas, la fraîcheur de l’eau. En haut, le pouvoir, la foi, les clochers. Autrefois, deux mondes à part entière, deux ambiances. La ville haute, avec ses marchands, son château médiéval, ses marchands et sa Cathédrale. La ville basse, avec ses moulins, ses foulons, ses tanneurs et le quotidien des métiers de l’eau et de la laine.


Des espaces aux noms poétiques
Pour passer de l’un à l’autre, il fallait emprunter les tertres. On en compte six aujourd’hui : Saint-François, Saint-Aignan, du Pied-plat, de la Poissonnerie, Saint-Eman et Saint-Nicolas. Des passages essentiels autrefois, foulés par les artisans, les femmes aux paniers, les porteurs d’eau, les pèlerins de Compostelle. Il faut imaginer ces femmes (surtout) et ces hommes appelés « éviers », qui remontaient chaque jour des seaux d’eau depuis la rivière. La ville haute n’avait ni fontaine ni puits. Juste de l’endurance et, sur les côtés, parfois un petit banc de pierre. On appelait cela un reposoir. Le nom est bien trouvé.
Les noms des tertres eux aussi ont toute une histoire. Le charmant Tertre Saint-Nicolas s’appelait autrefois le tertre Cligne-Putain. Ou Glisse-Putain. On vous laisse deviner pourquoi. Le Tertre Saint-François portait un surnom tout aussi fleuri : le Tend-Cul. On imagine la montée rude, les jupes retroussées et les souffles courts. Le tertre de la Poissonnerie, quant à lui, fut un temps baptisé le tertre aux rats. Moins poétique, mais sans doute réaliste.
Un livre d’histoires dans les visites de la ville
Il y a pourtant quelque chose d’attachant dans tous ces petits chemins escarpés. Ma préférence va au Tertre du Pied-plat. Avec un nom pareil, difficile de ne pas lui sourire. Aujourd’hui encore, ces tertres ont gardé leur âme. On les monte doucement, comme on tourne les pages d’un vieux livre. Ils ne sont pas là pour faire joli. Ils racontent.

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La cité médiévale
Et si vous aussi vous partiez à la rencontre de l’histoire de Chartres à travers sa cité médiévale le long de l’Eure ?
Alors si vous passez à Chartres, n’oubliez pas de lever les yeux… mais surtout de regarder où vous posez les pieds. Car parfois, les plus beaux souvenirs commencent par une simple montée.
Prêt pour une balade historique et légèrement sportive ?
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