Découvrez les sourires de la cathédrale de Chartres et la célèbre Reine de Saba
Sourires de pierre
Partons aujourd’hui à la rencontre de quelques sourires cachés dans la pierre… Car s’il est un visage que tout le monde connaît à Reims, c’est celui de l’Ange au sourire. Une icône, une star, admirée par des foules entières. Mais ici, à Chartres, nos sourires sont plus discrets… et peut-être encore plus attachants.
À chaque visite, il y a un moment que nous attendons. Celui où nous montrons la reine de Saba sur le portail central. Et là, sans faute, nos visiteurs s’arrêtent, penchent la tête et s’exclament : « Mais… elle sourit ! » Oui. Et quel sourire. Fin, mystérieux, presque moqueur. Elle a ce petit air qui me fait penser à Mona Lisa. Et, comme pour elle, on sent que le charme opère. Toujours.
Autour d’elle, les autres reines sont figées, austères, impassibles. On croirait qu’elles boudent un peu. Mais la reine de Saba, elle, rayonne. Juste assez pour nous faire comprendre que l’art roman est en train de basculer, qu’une nouvelle forme de beauté se dessine. Et que la pierre peut, elle aussi, esquisser un sourire.


Des sculptures expressives
Sur l’ensemble du portail Royal de la cathédrale de Chartres, on sent cette transformation. Les lignes rigides de l’art roman laissent doucement place à une humanité nouvelle. Les corps s’élancent, les plis des vêtements ondulent, les regards s’éveillent. Et certains visages, oui, s’animent. L’art devient langage. Expression. Émotion. Et ce n’est pas le jeune roi au sourire béat de la baie de droite qui démentira cela… ou encore une sculpture protégée dans le trésor de la cathédrale : regardez le petit personnage vous sourit de toutes ses dents !
Un peu plus loin, dans la scène de Joseph et la femme de Putiphar au portail Nord, c’est un tout autre sourire qui surgit. Celui de la tentation. Un regard en coin, une bouche entrouverte, et à ses pieds, un petit démon hilare. Une scène pleine de malice, et de modernité dans son humour. Le sculpteur s’est visiblement amusé, et nous aussi.
A Chartres, la pierre vit autant que ses remarquables vitraux
Et puis, à l’intérieur, il y a cette scène que nous aimons partager dans la clôture du chœur : la présentation aux rois mages. L’enfant Jésus y sourit franchement, presque avec espièglerie. Marie répond avec tendresse, et même les rois, d’ordinaire si solennels, semblent touchés par cette joie simple et lumineuse.
Ces sourires-là, on ne s’en lasse pas. Ils sont rares, précieux, souvent inattendus. Ils nous rappellent que même dans la pierre, il y a de la vie. De la tendresse. De l’humour parfois. Et que l’émotion traverse les siècles, à condition de bien vouloir la regarder.
Alors non, à Chartres, on ne sourit pas que dans l’ombre des vitraux. On sourit dans la pierre. En secret. En douceur. Et parfois, juste pour vous.
Et si, ce soir, vous leur répondiez ?


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Idées de visites !
Une visite autour de l’évolution de la statuaire de l’art roman au 18e siècle
Du portail Royal de la cathédrale de Chartres au choeur, en passant par la clôture, voire même le trésor, la statuaire est riche et dense. Elle nous transporte dans différents styles, différentes émotions. N’hésitez pas à nous contacter pour votre visite sur cette thématique.
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